Libreville, juin 2025 – Longtemps en sommeil, le secteur de l’entrepreneuriat au Gabon tente depuis quelques années de s’éveiller, porté par une jeunesse en quête d’autonomie et d’innovation. Mais si les idées ne manquent pas, le manque de financements, d’accompagnement structuré et de cadre favorable ont souvent condamné ces élans à rester à l’état embryonnaire. Face à ce constat, l’État, sous l’impulsion du Président de la République, Chef du Gouvernement Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, entend inverser la tendance.
L’une des réponses phares à cette problématique : la création récente de la Banque pour le Commerce et l’Entreprenariat du Gabon (BCEG), une institution financière nationale dédiée à soutenir les porteurs de projets et les petites et moyennes entreprises (PME), dans un pays où les conditions d’accès au crédit ont longtemps freiné l’initiative privée.
Un contexte entrepreneurial encore fragile
Le tissu entrepreneurial gabonais reste relativement peu développé. Malgré la multiplication des incubateurs et la montée des discours en faveur du « made in Gabon », les véritables success-stories restent rares. Les jeunes entrepreneurs font face à des défis structurels : difficultés d’accès aux financements, complexité administrative, instabilité fiscale, et surtout, une faible culture entrepreneuriale.Dans ce contexte, de nombreux Gabonais hésitent encore à franchir le pas. Le taux de création d’entreprises reste en deçà des moyennes régionales, et la plupart des projets peinent à franchir le cap de la deuxième année d’existence.
Une réponse présidentielle ambitieuse
Conscient de ce frein au développement national, le Président Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a inscrit la promotion de l’entrepreneuriat comme une priorité stratégique de son action à long terme. La mise en place de la Banque pour le Commerce et l’Entreprenariat du Gabon s’inscrit dans une volonté affirmée de doter le pays d’instruments puissants pour soutenir la création de richesse locale.
La BCE se veut une réponse concrète et ciblée aux besoins des entrepreneurs : des crédits adaptés, un accompagnement technique, des produits financiers accessibles aux jeunes, aux femmes, et aux auto-entrepreneurs souvent exclus des circuits classiques de financement.
« Le développement du Gabon ne se fera pas sans ses entrepreneurs. Cette banque est un levier pour libérer les énergies et créer de véritables champions nationaux », a déclaré le Président OLIGUI NGUEMA lors de son discours de lancement de la BCEG, le 18 décembre 2024 à Libreville.
Un rôle central dans la redynamisation économique
La BCEG a pour mission de devenir un acteur structurant de l’écosystème entrepreneurial : en partenariat avec des agences publiques, des structures d’incubation et le secteur privé, elle devrait contribuer à l’émergence d’un tissu économique plus diversifié et résilient.
À moyen terme, cette nouvelle institution pourrait stimuler l’innovation, favoriser l’auto-emploi, et réduire la dépendance du pays aux secteurs traditionnels, notamment le pétrole. Elle pourrait aussi jouer un rôle dans l’aménagement économique du territoire, en finançant des initiatives locales jusque-là oubliées des circuits classiques.
Une nouvelle ère à construire
Le défi est de taille. Mais le signal est fort. Le lancement de la BCEG envoie un message clair à toute une génération : l’État mise désormais sur ses entrepreneurs. Pour que ces spasmes timides de l’entrepreneuriat gabonais deviennent les battements d’un cœur économique vivant, il faudra maintenir l’élan politique, garantir la transparence des mécanismes de financement, et surtout, faire confiance aux talents gabonais.
Le chemin est encore long, mais l’espoir est permis.