
Une ambition économique chiffrée pour 2030
Le Forum économique forestier, ouvert le 8 septembre à Libreville, a dévoilé les grandes ambitions du gouvernement gabonais pour dynamiser le secteur forêt-bois. L’objectif : faire passer sa contribution au PIB de 3% en 2023 à 5% d’ici 2030. Selon Maurice Ntossui Allogo, ministre des Eaux et Forêts, cette trajectoire devra impérativement respecter les standards d’une exploitation durable des ressources naturelles.
Un pari sur la transformation locale et l’innovation
Le gouvernement souhaite passer d’un modèle d’exploitation brute à un modèle fondé sur la transformation industrielle. L’idée est claire : ne plus se contenter d’exporter du bois, mais développer une véritable filière nationale d’industrialisation. Biomatériaux, énergie verte, cosmétiques, extraits pharmaceutiques… Autant de segments évoqués par Régis Loussou Kiki, représentant du ministre de l’Économie, pour positionner le Gabon comme un acteur de l’économie verte sur le continent.
Objectif : doubler les recettes publiques du secteur
Derrière l’ambition économique, le ministre Ntossui Allogo vise également un impact direct sur les recettes publiques. De 41 milliards de francs CFA générés en 2023, le gouvernement veut dépasser les 100 milliards d’ici 2030. Pour cela, des leviers sont mis en avant : formalisation du secteur, traçabilité des ressources, meilleure logistique et financement vert.
Une stratégie sous contrainte environnementale
Le Gabon entend conjuguer croissance économique et engagement écologique. Fidèle à ses engagements internationaux, le pays veut faire de cette transition une vitrine de sa politique de conservation et de lutte contre le changement climatique. Il s’agit de bâtir un modèle économique résilient, capable de préserver les ressources tout en stimulant la compétitivité.
Une ambition déjà affichée… mais jamais atteinte
Ces annonces rappellent étrangement celles de l’ancien ministre des Eaux et Forêts, Lee White. Lui aussi promettait en 2020 une explosion de la filière forêt-bois, la création de 50 000 emplois et une contribution de 100 milliards aux caisses de l’État. Cinq ans plus tard, ces projections sont restées lettre morte, malgré un contexte économique alors plus favorable.
Quels leviers pour faire mieux cette fois ?
Aujourd’hui, les conditions semblent moins optimistes. La demande internationale s’essouffle, et la filière traverse une période de turbulence. Dès lors, la question centrale reste entière : quels leviers concrets Maurice Ntossui Allogo pourra-t-il activer pour transformer cette vision en réalité ? Le gouvernement affiche sa volonté, mais le défi reste immense.