Larry Warren
À Port-Gentil, face à la précarité et au manque d’opportunités formelles, de nombreuses femmes investissent l’espace urbain à travers le commerce itinérant. Un choix dicté par la nécessité, mais aussi par la volonté d’indépendance.
Glacières à la main, paniers en équilibre sur la tête ou charrettes bien remplies, elles arpentent quotidiennement les rues de la capitale économique. Ces femmes, devenues figures familières des marchés informels de Port-Gentil, vendent légumes, produits de la mer, vêtements ou accessoires de beauté. Elles s’adaptent à la demande, changent d’itinéraire selon les opportunités et bravent les conditions difficiles pour subvenir aux besoins de leur foyer.
Un levier d’autonomisation
Dans un contexte économique tendu, le commerce ambulant représente souvent le seul recours pour celles exclues du circuit professionnel classique. Ce travail, bien qu’informel, permet de générer des revenus, d’assurer la scolarité des enfants, de contribuer aux dépenses domestiques, voire d’envisager de modestes investissements.
« Ce n’est pas facile, mais c’est ce qui me permet de tenir debout », confie Esther, vendeuse de fruits depuis quatre ans. Comme elle, nombreuses sont celles qui revendiquent leur rôle actif dans l’économie locale, malgré l’absence de statut officiel.
Des défis persistants
Mais derrière cette activité se cachent de multiples difficultés : instabilité des revenus, insécurité, harcèlement, épuisement physique… L’absence d’un cadre légal et de mécanismes d’accompagnement rend ces femmes vulnérables. Certaines appellent à des mesures de soutien, notamment en matière de microfinancement, de protection sociale ou de structuration du secteur.
Des associations locales plaident pour une meilleure reconnaissance du commerce itinérant, vu non comme une activité marginale mais comme un véritable moteur de résilience économique, notamment pour les femmes en situation de vulnérabilité.