
Un paradoxe climatique préoccupant
Alors que le Gabon entre pleinement dans sa saison sèche, une recrudescence des cas de paludisme est observée dans plusieurs régions du pays. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les moustiques prolifèrent davantage en saison des pluies, les professionnels de santé gabonais alertent sur une tendance inquiétante : une augmentation significative des consultations liées au paludisme en période sèche.
Des conditions favorables à la prolifération du moustique
Ce phénomène s’explique notamment par la persistance de petites poches d’eau stagnante issues des pluies précédentes qui deviennent des foyers idéaux de reproduction pour les moustiques Anopheles, vecteurs du parasite responsable du paludisme. En l’absence de précipitations fréquentes, ces eaux ne sont pas régulièrement évacuées, ce qui favorise la maturation des larves. Par ailleurs, la sécheresse pousse souvent les populations rurales à se rapprocher des cours d’eau restants, augmentant leur exposition aux piqûres.
Un système de santé sous pression
Les structures sanitaires du pays, notamment dans les provinces de l’Ogooué-Maritime et du Haut-Ogooué, font face à un afflux de patients. Le ministère de la Santé a d’ailleurs lancé plusieurs campagnes de sensibilisation et de distribution de moustiquaires imprégnées, en insistant sur l’importance de la prévention même hors saison des pluies.
Une lutte à adapter en fonction des saisons
Face à cette réalité épidémiologique, les autorités appellent à une vigilance renforcée et à une adaptation des stratégies de lutte contre le paludisme. La saison sèche, loin d’être un répit, devient un moment critique dans la lutte contre cette maladie qui demeure l’une des premières causes de morbidité au Gabon.