
Réunie récemment, la Banque des États de l’Afrique centrale a choisi de ne pas modifier ses principaux instruments monétaires. Dans un contexte marqué par un ralentissement de la croissance dans la zone CEMAC, l’institution a conservé ses taux inchangés. Le taux des appels d’offres reste fixé à cinq pour cent, celui de la facilité de prêt marginal à six virgule soixante-quinze pour cent. Le taux de dépôt reste à zéro, tandis que les coefficients de réserves obligatoires sont maintenus à sept pour cent pour les dépôts à vue et quatre virgule cinq pour cent pour les dépôts à terme.
Un cap affirmé contre l’inflation
L’objectif principal reste la maîtrise de l’inflation. Le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, a réaffirmé sa volonté de ramener l’inflation au seuil communautaire de trois pour cent d’ici deux mille vingt-cinq. En deux mille vingt-quatre, le taux d’inflation s’élevait à environ quatre virgule deux pour cent. Cette hausse s’explique notamment par des tensions sur les prix, particulièrement sensibles au Gabon, où la spéculation sur certains produits de base a été observée.
Des effets sur l’accès au crédit
Si cette orientation monétaire vise à garantir la stabilité des prix, elle n’est pas sans conséquences sur l’activité économique. Une politique monétaire trop rigide pourrait freiner l’accès au financement. Dans des pays comme le Gabon, la faible liquidité bancaire limite déjà l’octroi de crédits aux entreprises et aux ménages. Cette situation risque d’entraver les investissements dans les secteurs clés, freinant ainsi les perspectives de relance.
Une équation délicate à résoudre
La BEAC mise sur un retour progressif à la stabilité des prix tout en surveillant les répercussions de sa politique sur la croissance. Le défi sera de concilier la lutte contre l’inflation avec la nécessité de soutenir la reprise économique. Dans un contexte post-pandémique où la diversification économique est une priorité, le maintien de conditions monétaires strictes pourrait ralentir les dynamiques d’innovation et d’investissement. Les mois à venir permettront d’évaluer la pertinence de cette stratégie face aux réalités économiques de la sous-région.