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Le Gabon, un pays aux ressources naturelles abondantes, cherche à diversifier son économie pour réduire sa dépendance aux secteurs traditionnels comme le pétrole et le bois. Dans cette optique, l’émergence des startups numériques représente un levier stratégique pour stimuler la croissance économique et générer des emplois durables.
En effet, ces entreprises innovantes ne se contentent pas de développer des solutions numériques, elles contribuent aussi activement à la transformation du marché du travail et à la structuration d’un écosystème numérique favorable.
UNE NOUVELLE VAGUE D’INNOVATIONS
Les startups numériques au Gabon sont aujourd’hui à l’avant-garde de l’innovation. Des solutions technologiques locales ont vu le jour dans des secteurs variés tels que la finance (fintech), la santé (healthtech), l’éducation (edtech), ou encore le commerce (e-commerce). Ces entreprises ne se contentent pas de répondre à des besoins locaux ; elles offrent des services capables de changer profondément le quotidien des citoyens tout en mettant en place des modèles économiques novateurs.
La révolution numérique permet aux jeunes Gabonais de se lancer dans des secteurs à fort potentiel de croissance. Grâce aux outils numériques, ces entrepreneurs peuvent non seulement élargir leur marché au-delà des frontières nationales, mais aussi intégrer des chaînes de valeur mondiales.
UN IMPACT DIRECT SUR L’EMPLOI
Le rôle des startups numériques dans la création d’emplois ne se limite pas à l’embauche directe. Elles génèrent un écosystème complet qui bénéficie à d’autres secteurs. Par exemple, le développement d’une plateforme de commerce en ligne stimule la logistique, le transport, la gestion des stocks, et même le service à la clientèle. De la même manière, une startup spécialisée dans l’éducation numérique participe indirectement à la formation d’une main-d’œuvre compétente dans des domaines comme le codage, la cybersécurité et la gestion de projets numériques.
Les emplois créés sont divers et souvent qualifiés. Des développeurs web aux spécialistes en data, en passant par les experts en marketing digital et en gestion de projets, la demande en compétences technologiques ne cesse de croître. En outre, ces entreprises offrent également des opportunités dans des secteurs annexes tels que le design graphique, la vidéo, la rédaction de contenu et la gestion de communautés en ligne.
SOUTIEN INSTITUTIONNEL : UN CATALYSEUR POUR L’ESSOR DES STARTUPS
Pour que cet écosystème prospère, le soutien institutionnel est primordial. Le gouvernement gabonais, par le biais de ses programmes numériques, cherche à encourager l’entrepreneuriat en facilitant l’accès aux financements, en soutenant la création de pépinières d’entreprises et en promouvant l’éducation aux compétences numériques. Des initiatives comme la création du « Gabon numérique » et des partenariats avec des organisations internationales favorisent l’inclusion des jeunes talents dans ce secteur.
Les institutions financières, quant à elles, commencent à prendre conscience du potentiel des startups numériques. Le financement participatif, les prêts à taux réduit pour les entreprises technologiques, et les subventions sont des moyens par lesquels l’État et les banques peuvent aider les jeunes entrepreneurs à démarrer et à croître dans ce secteur.
Par ailleurs, le financement du projet Gabon Digital d’un montant de 44 milliards par la Banque Mondiale scusite beaucoup d’espoir au sein de l’écosystème numérique. Comprenant 4 composantes, le programme se décline en 13 projets, s’inscrit dans la dématérialisation de l’administration et cherche à positionner le Gabon comme un hub numérique en Afrique centrale. Lesdits projets seront mis en œuvre au fur et à mesure, avec à la clé une première phase de 18 mois. Dans son discours lors de la cérémonie de lancement officiel qui s’est tenue le mardi 5 novembre 2024, le ministre actuel de l’économie numérique, Bonjean Mbanza, a indiqué que le projet Gabon Digital permettra le renforcement de la réglementation pour garantir la sécurité des données, la construction d’un data center qui permettra d’héberger et de sécuriser les données de l’administration et du privé, la mise en place d’un Centre de réponse aux incidents de sécurité informatique et du Centre des opérations de sécurité, la mise en place d’un cadre et d’une plateforme favorisant l’interopérabilité des systèmes d’information, la création d’un Registre de de la population numérique, la numérisation du système d’enregistrement des faits d’état civil et la mise en place d’un portail gouvernemental.
LES DÉFIS À RELEVER
Malgré ces avancées, plusieurs obstacles demeurent. Le manque d’infrastructures numériques dans certaines régions, la faible connectivité internet, ainsi que les coûts élevés de la formation technologique restent des défis majeurs à surmonter. Par ailleurs, bien que l’environnement économique devienne plus favorable, l’accès au financement reste un problème récurrent pour beaucoup de startups, en particulier celles en phase de démarrage.
Cependant, les progrès réalisés au cours des dernières années démontrent qu’il existe une réelle volonté de transformer le paysage économique du Gabon. Avec un soutien accru à l’innovation et aux entrepreneurs numériques, le pays pourrait voir une explosion du secteur, créant ainsi des milliers d’emplois pour les jeunes et offrant de nouvelles perspectives pour une croissance inclusive et durable.
Pour finir, retenons que les startups numériques jouent un rôle clé dans la transformation économique du Gabon. En stimulant l’innovation, en générant des emplois qualifiés et en ouvrant de nouvelles opportunités dans des secteurs en forte croissance, elles participent activement à la diversification de l’économie gabonaise. Toutefois, pour que cet écosystème atteigne son plein potentiel, il est essentiel de renforcer les infrastructures numériques, d’améliorer l’accès au financement et de soutenir la formation de compétences numériques. En investissant dans ces domaines, le Gabon pourrait véritablement se positionner comme un hub technologique et un modèle de développement pour l’Afrique centrale.
Luck ONDIAS SOUNA
Spécialiste en Économie Numérique et Marketing digital
Député à l’Assemblée nationale de Transition