
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) poursuit l’élaboration d’une stratégie régionale destinée à améliorer la mobilisation des recettes fiscales intérieures, un chantier crucial pour l’avenir budgétaire des États membres.
Réunis à Libreville du 11 au 14 août dernier, les responsables des administrations fiscales de la sous-région, avec l’appui du Fonds monétaire international (FMI) et d’Afritac-Centre, ont affiné les contours d’une feuille de route commune. Objectif affiché : réduire la dépendance aux revenus pétroliers et renforcer la capacité des États à financer eux-mêmes leurs politiques publiques.
Un impératif budgétaire
Selon les données récentes, le taux moyen de mobilisation fiscale dans la CEMAC plafonne à 9,6 % du PIB, bien en deçà des 14 % enregistrés dans l’UEMOA. Une faiblesse qui pèse lourdement sur les finances publiques, alors même que les besoins en infrastructures, en éducation ou encore en santé demeurent pressants.
« La diversification des recettes est indispensable pour garantir la stabilité et soutenir la croissance inclusive », a rappelé un représentant de la Commission de la CEMAC en marge de l’atelier.
Des axes prioritaires
La stratégie régionale repose sur plusieurs piliers : élargir l’assiette fiscale, moderniser les systèmes de collecte, lutter contre la fraude et harmoniser les régimes fiscaux. L’enjeu est également d’instaurer un climat des affaires plus attractif, tout en assurant une meilleure gouvernance des administrations fiscales et douanières.
Un chantier de longue haleine
Ces réformes s’inscrivent dans le cadre du Programme économique régional, qui vise à renforcer la résilience des économies de la sous-région. Si la volonté politique est bien présente, les défis restent considérables, notamment en matière de transparence, de digitalisation des procédures et de lutte contre l’évasion fiscale.
Pour les experts, la réussite de cette initiative dépendra de la capacité des États membres à jouer collectif. « Une stratégie commune est le seul moyen d’obtenir des résultats durables », estime un économiste basé à Yaoundé.