E-santé, formations aux dépistages, fondation africaine pour la technologie pharmaceutique appuyée par la BAD, voici un survol de l’actualité sanitaire en Afrique cette semaine.
La BAD va créer une Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique
Cette semaine, la Banque africaine de développement a donné son feu vert pour la création de la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique. Le Conseil d’administration de l’institution panafricaine basée à Abidjan a validé la création de la structure, qui a vocation à améliorer l’accès du continent aux technologies qui sous-tendent la fabrication de médicaments, de vaccins et d’autres produits pharmaceutiques.
Il s’agit d’une grande avancée pour l’Afrique », selon Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la BAD. « L’Afrique doit se doter d’un système de défense sanitaire, basé sur trois grands domaines : la relance de l’industrie pharmaceutique africaine, le renforcement des capacités africaines de fabrication de vaccins et la mise en place d’infrastructures de soins de santé de qualité en Afrique. », a-t-il ajouté.
La nouvelle est saluée notamment par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dirigées respectivement par la nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, et l’éthiopien Tedros Ghebreyesus.
La startup ghanéenne mPharma lance un nouveau produit destiné aux pharmacies africaines
La startup ghanéenne mPharma, spécialisée dans les technologies de la santé, lance Facility Insights, un outil de traitement de données via sa plateforme Bloom, et destiné à aider les pharmacies partenaires à comprendre les différentes données liées aux opérations et à la gestion des pharmacies. « Les pharmacies d’aujourd’hui souffrent de deux problèmes diamétralement opposés. Soit, elles manquent de données dont elles ont besoin, mais ne disposent pas des outils ou de la formation nécessaires pour les obtenir, soit elles ont une surabondance de données mais ne savent pas comment les exploiter pour prendre de meilleures décisions. Facility Insights est un outil clé pour résoudre ces problèmes et de nombreuses autres lacunes dans la panoplie de données du pharmacien. Avec la mise en place de rapports clés, il sera tout à fait possible d’avoir accès à des informations exploitables et de permettre à nos pharmaciens de fournir les meilleurs soins possibles. », a indiqué Dan Shoukimas, Directeur Produit de mPharma. Le module est censé aider les propriétaires de pharmacies en leur fournissant des informations personnalisées pour les aider à résoudre leurs challenges opérationnels et prendre de meilleures décisions concernant la gestion de leur pharmacie. Facility Insights est maintenant lancé dans plus de 300 pharmacies au Ghana, au Nigeria, en Zambie, au Kenya, au Malawi et au Rwanda, selon la société.
Variole du singe : le CDC Afrique forme au 20 pays au dépistage
Cette semaine, le CDC Afrique (Centres africains pour la surveillance et la prévention des maladies) a lancé la première d’une série de formations pratiques sur le diagnostic du virus de la variole du singe (MPXV) par PCR en temps réel.
La session de trois jours, débutée le 28 juin, qui s’est tenue au Laboratoire national de référence du Centre de contrôle des maladies du Nigeria ( NCDC) à Abuja, au Nigeria a vu la participation de 20 représentant de 20 États membres de l’Union africaine (UA) : Bénin, Tchad, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Éthiopie, Gabon, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Mozambique, Niger, République du Congo, Sénégal, Sierra Leone, Soudan du Sud, Soudan, Togo, Ouganda et Zambie, comme l’indique l’agence sanitaire panafricaine. « Les CDC d’Afrique continueront à soutenir les États membres dans le renforcement de leurs capacités et de leur aptitude à détecter et à répondre aux épidémies de maladies. Récemment, nous avons lancé un appel en faveur d’un soutien accru aux États membres et d’un meilleur accès aux diagnostics, aux traitements et aux vaccins afin de limiter la propagation du MPXV. La formation MPXV et la distribution de kits de test sont essentielles pour étendre la surveillance du MPXV à travers le continent. », a déclaré le Dr Ahmed Ogwell, directeur par intérim du CDC Afrique.
OMS : la variole du singe n’est pas considérée comme une urgence de santé publique mondiale
Après une réunion d’expert le week-end dernier, l’OMS a conclu que la maladie qui défraie la chronique depuis quelques semaines, aux côtés de la Covid-19 en perte de vitesse, n’est pas considérée comme une urgence de santé publique de portée internationale. Ceci étant, « le comité d’urgence a partagé de profondes inquiétudes« . Si l’actuelle flambée mondiale de variole du singe est une menace sanitaire dont l’évolution est très inquiétante, elle n’atteint pas encore, pour le moment, le stade d’une urgence sanitaire mondiale, selon le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
A ce jour, plus de 3200 cas confirmés et un décès ont été signalés à l’OMS par une cinquantaine de pays où la maladie n’est pas endémique cette année. Sur le continent africain, selon le CDC Afrique qui exhorte les pays à rester vigilants face à la variole du singe, on en est à plus de 1800 cas et 73 décès en 2022. Le Nigeria, pays le plus peuplé de la zone, signale du reste une recrudescence, dont le nombre de cas pourrait éclipser le pic observé en septembre 2017.
Ouganda: une épidémie de gale touche plus de 1000 personnes
Les autorités ougandaises signalent cette semaine que plus de 1000 personnes dans seize villages du district de Hoima sont aux prises avec une nouvelle épidémie de gale, selon Outbreak News Today. Si la maladie cutanée, due à un acarien et caractérisée par des démangeaisons est généralement bénigne, elle peut néanmoins se révéler problématique et contagieuse chez les sujets immunodéprimés, des personnes âgées, des personnes handicapées ou affaiblies. La gale se traite facilement avec une pommade ou un médicament oral.
Insécurité alimentaire dans la Corne de l’Afrique : l’OMS s’active et parle de « crise sanitaire imminente »
L’OMS, inquiète de l’insécurité alimentaire dans la Corne de l’Afrique, alerte contre une « crise sanitaire imminente ». Dans un communiqué émis hier jeudi 30 juin, l’agence onusienne annonce intensifier ses opérations en Afrique orientale, face à « une insécurité alimentaire aiguë », causée notamment par les conflits, les phénomènes météorologiques extrêmes – notamment la pire sécheresse depuis 40 ans – la hausse des prix internationaux des denrées alimentaires et des carburants et l’impact de la pandémie de covid-19.
« Le coût de l’inaction est élevé »
Selon ses chiffres, plus de 80 millions de personnes dans la région sont menacées et ont recours à des mesures désespérées pour se nourrir et nourrir leurs familles, et on dénombre des cas de malnutrition aiguë élevée, en particulier chez les enfants.
« Le coût de l’inaction est élevé », a déclaré le Dr Ibrahima Socé Fall, sous-directeur général de l’OMS pour les interventions d’urgence. « Si la priorité absolue est d’empêcher les gens de mourir de faim, nous devons simultanément renforcer notre réponse sanitaire pour prévenir les maladies et sauver des vies .